Page:Régnier - La Cité des eaux, 15e éd.djvu/70

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Raillaient disant :
« Ce Marsyas est un peu fou
Son chant rit puis pleure tout à coup,
Se tait, reprend,
Sans qu’on sache pourquoi
Et cesse et pleure encor. »
« — Il ne sait pas jouer selon les lois
Et fait bien de chanter pour les arbres des bois. »
Ainsi parlait Agès, le faune,
Chanteur fameux et rival non sans envie.
Il était vieux et n’avait qu’une corne.
Il n’aimait pas
Marsyas.

Ce fut alors
Qu’Apollon, traversant le pays d’Arcadie,
S’arrêta quelque temps chez les gens de Cellène.
La moisson faite, la vendange était prochaine,
Et, comme les grappes étaient lourdes
Et que les granges étaient pleines
Et qu’on était heureux,
On accueillit gaîment le Dieu
Porteur de lyre.