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LES JEUX RUSTIQUES ET DIVINS


ODELETTE XI


Chante si doucement que j’entende
À travers ta voix d’autres voix,
Sa tendresse sera plus tendre
Si tu cueilles en une branche
Le murmure de tout le bois.

Écoute, cette vague m’apporte
L’écho lointain de toute la mer,
Et sa rumeur profonde et forte
Déferle toute en ce bruit clair ;

Ton pas, sur le seuil de ma porte,
Sandales d’or, talon de fer,
— Que la corbeille que tu portes
Soit de jonc noir ou d’osier vert,
Pleine de fleurs ou de feuilles mortes —
Ton pas sur le seuil de ma porte
C’est la Vie et toute la Vie
Qui entre et marche dans ma vie,