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les médailles d’argile


Douceur du soir, foyer d’automne !
Tout le bois d’or, et les pins verts
Avec la plainte monotone
Du vent qui leur vient de la mer.

Joie au matin, paix de midi,
La promenade autour du cloître
Où l’on voit sur le mur tiédi
Son ombre grandir ou décroître,

Solitude, chère ruine
Où l’âtre a des flammes encor,
Où l’écho vers nous s’achemine
Du fond des vastes corridors ;

Roses, fleurissez-là toujours !
Sa plus belle fleur est la mienne
Et j’ai bu dans ce doux séjour
L’onde de la Douce-Fontaine ;

L’automne où cet an va finir
Est doux de nos ombres passées
Et je tresse à son souvenir
Cette couronne de pensées.