Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/342

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

marche pour la rattacher. M. de Galandot, au lieu de détourner les yeux, la considérait attentivement. Elle retroussa sa robe plus haut qu’il ne fallait et fut longue à la remettre en ordre.

Sous divers prétextes, elle l’amena à toucher sa peau. Il la touchait timidement du bout des doigts, comme s’il avait peur. Un jour qu’elle se penchait sur le balustre de la terrasse, un brin de feuille lui tomba dans le cou et glissa entre ses deux épaules. Elle pria M. de Galandot de le lui enlever. Il le fit avec cérémonie et politesse, son tricorne relevé sur sa grosse perruque grise pour y mieux voir, la main hésitante et en laissant choir sa canne dans la poussière.

Quand il entrait maintenant, elle s’arrangeait volontiers pour se laisser surprendre endormie. Elle observait, les yeux mi-clos, l’embarras de M. de Galandot. Il tournait autour d’elle, faisait du bruit et réussissait d’autant moins à l’éveiller qu’elle ne dormait point. Olympia avait remarqué qu’alors il l’examinait avec attention. Les hasards du sommeil facilitent d’heureuses indécences. Mais tout cela ne concluait rien. Nicolas ne parlait même plus du collier, et Angiolino se demandait s’ils ne commençaient pas à être dupes.

Pas un jour ne se passait pourtant sans que M. de Galandot vînt chez Olympia, et chaque fois à la même heure. Ce jour-là il faisait chaud et Olympia s’était étendue pour la sieste en attendant son visiteur habituel. Pour mieux sentir sur son corps la fraîcheur du lit et de l’air de la chambre, elle s’était mise nue. On avait fermé à demi les