Page:Rémusat - Le Livre des récompenses et des peines.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des transports de joie les plus vifs. Telle fut la récompense qu’il reçut pour n’avoir pas voulu désunir la chair et les os.

(14) Couper ou déchirer des étoffes sans nécessité est une mauvaise action à la Chine. « Un morceau de soie d’un pouce demande la vie entière de mille vers à soie ; il en faut mille avec dix mille brins pour faire un morceau d’étoffe. » Telle est la raison que donnent les anciens pour engager les hommes à ne pas perdre les tissus de soie.

(15) Il y a dans le chinois se mei ; mot à mot, belles voluptés. « Si un homme aperçoit une femme, dit le commentateur, il s’élève dans son cœur une pensée ; cette pensée une fois produite engendre des desseins déshonnêtes qui jettent l’homme dans le chemin de la méchanceté ; ses devoirs sont pervertis, il déshonore ses aïeux, il interrompt les lois de la morale céleste ; il blesse les mœurs et brave les usages ; enfin, il n’est rien dont il ne devienne capable. C’est pourquoi les lois de l’empire sont de la plus grande sévérité sur ces matières, car elles ont pour principe que l’adultère est la source de tous les maux. Il est dit aussi : Celui qui corrompt la femme d’un autre voit en récompense sa postérité détruite ; celui qui corrompt la fille d’un autre voit en récompense ses fils et ses petits-fils livrés à la débauche et à la corruption : il meurt, et sa maison est exterminée. »

Un certain Li-teng était à 18 ans second ba-