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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


Scène V.

colas, (seul.) Morgué j’suis ben heureux d’avoir rencontré M. l’Bailli, si à propos pour m’aider à parler à M. Dolmont ! C’est une chose qui coûte tant que d’aller demander queuqu’un en mariage, surtout quand on n’a pas la parole en bouche.



Scène VI.


COLAS, COLINETTE.

colinette. Te voilà donc enfin ! Il est bien tems de venir quand l’ouvrage est fait.

colas. Quoi donc ?

colinette. Le bouquet que nous devions présenter à M. Dolmont.

colas. Ah !… Mais c’est que je n’y ons pas songé du tout.

colinette. Belle excuse ! voilà comme tu es, tu ne songes à moi que quand tu me vois.

colas. Tu savons ben l’contraire.

colinette. Voilà un amoureux bien empressé ; il me donne un rendez-vous et il n’y vient pas !

colas. C’est ben vrai, je n’sais pas comment j’ons pu oublier ça.

colinette. Ni moi. J’aurais été bien aise que tu fus venu, mais cependant je n’y ai rien perdu, car pendant que j’étais seule ici un beau monsieur m’est venu trouver qui m’a bien désennuyée.

colas. Que veux-tu dire ?

colinette. Je te dis que j’ai fait la connaissance d’un monsieur bien riche et qui m’a dit qu’il m’aimait.

colas. V’là un beau conte que tu m’fais là !

colinette. Ce n’est point un conte.

colas. Tout de bon ?

colinette. Oui. Il m’a même fait des propositions de mariage.