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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


Aux chaînes d’un peuple conquis ;
Refuserait-il de comprendre
Que les armes peuvent reprendre
Des droits par les armes acquis ?

Plongé dans d’épaisses ténèbres,
Comme sous des voiles funèbres,
Le monde engourdi reposait ;
Et l’Hydre qui vit de ces ombres,
A l’abri de ces voiles sombres,
L’Hydre infernal grandissait :
Et les têtes de ce vampire,
Tour-à-tour s’arrachant l’empire,
Dictèrent la loi du plus fort ;
Et le sang versé comme l’onde,
Avait dessiné sur le monde,
L’horrible image de la mort.
Les tyrans ! ils peuvent nous vendre,
Mais leur mémoire va descendre
Dans l’obscure nuit des tombeaux,
Rapide comme un roc qui tombe.
Toi, tu flotteras sur la tombe,
Comme un grand phare sur les eaux

Sur toi leur haine s’est levée,
Et ta lèvre s’est abreuvée
De leur vinaigre et de leur fiel ;
Mais l’aigle qui fuit la poussière,
L’aigle qui fixe la lumière,
L’aigle !… C’est le voisin du ciel.

J. E. Turcotte.

1835.

À L’HON. LOUIS JOSEPH PAPINEAU.

Air : T’en souviens-tu, disait un capitaine.


Noble orateur, sans peur et sans reproches,
Nous célébrons ton retour triomphant.
Vois tout un peuple, au milieu de tes proches,
T’offrir les vœux d’un cœur reconnaissant.