Page:Répertoire national ou Recueil de littérature canadienne, compilé par J Huston, vol 1, 1848.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

{{Personnage|colinette. Je veux lui parler seule, je sais qu’il est amoureux de moi, et j’espère que…

colas. Comment, il est amoureux de toi ? tu ne m’avions pas dis ça.

colinette. Ne vas-tu point encore être jaloux ? Tiens, le voilà là-bas qui vient vers nous, retire-toi promptement.

colas. Le pendard ! Oh ! si tu voulais me laisser faire !

colinette. Décampe vite.

colas. Mais quelle affaire… ?

colinette. Sauve-toi, je vais bientôt t’aller rejoindre, et prends bien garde de paraître.

colas, (s’en allant). Quelle chienne de manigance !



Scène II.


colinette. Le voici, le fourbe ; s’il me parle encore de son amour, feignons d’y répondre et tendons-lui un piège à mon tour.



Scène III.


COLINETTE, LE BAILLI.

le bailli. Le hasard me sert à souhait, belle Colinette, je mourais d’envie de te voir, pour te parler de mon amour et des peines que tu me causes, et j’ai en ce moment le bonheur de te rencontrer. Hé bien ! dis-moi, seras-tu toujours insensible à ma tendresse ?

colinette. Que vous êtes pressant ! cela dépend-il de moi ? vous savez ce que je vous ai dit tantôt.

le bailli. Oui, chère mignonne, tu m’as parlé des obstacles qui s’opposent à mon bonheur, mais qu’il serait bien facile d’aplanir, si tu avais quelqu’amitié pour moi.

colinette. Que me servirait de vous aimer, si monsieur Dolmont ne nous donne pas son consentement ?

le bailli. Cet obstacle n’est rien, mais c’est l’aversion que je t’inspire que je voudrais essayer de vaincre ; rends-moi donc plus de justice, ma chère, et regarde-moi avec moins