Page:Réponse de l'Eglise orthodoxe d'Orient à l'encyclique du pape Pie IX, 1850.djvu/12

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Pour être brefs, nous ne citerons ici que les paroles du dernier desdits Pères. « Par la confession, dit saint Augustin, trois fois répétée par saint Pierre : Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime, est effacé le péché du triple reniement et se trouve réhabilité l’apostolat de saint Pierre, ce qui est fait afin d’écarter l’idée qu’on pourrait avoir que l’apostolat serait affaibli par le péché du reniement dans lequel Pierre est tombé à cause de la faiblesse de la nature humaine. » Cette explication sous les yeux, il faut lire les paroles sacrées de l’Évangile dans le sens des anciens Pères de l’Église. Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ceux-ci, c’est-à-dire, toi qui te vantais autrefois et disais : Quand même vous deviendriez un sujet de scandale pour tous, jamais vous ne le deviendriez pour moi, — dis-moi, m’aimes-tu plus que les autres apôtres ? Pierre, bien enseigné par une pénible expérience, n’ose plus dire à Jésus qu’il l’aime plus que les autres apôtres, mais il répond seulement : Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. Jésus-Christ, ayant accepté cette humble réponse, ne continue pas à exiger de Pierre plus d’amour que n’en ont les autres, ce dont Pierre s’était jadis vanté, mais simplement de l’amour : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? À quoi Pierre répéta humblement la même réponse. Mais, interpellé pour la troisième fois, Pierre se souvint de son triple reniement, et fut affligé, non sans raison : Pierre fut affligé de s’entendre demander par trois fois : M’aimes-tu ? La conséquence de ce que nous venons de dire, est que saint Pierre vit dans cette triple interpellation non une prérogative quelconque, mais plutôt une humiliation, le remords de son reniement ayant été présent à son esprit.

De même, la triple injonction du Seigneur à saint Pierre : Paissez mes agneaux et mes brebis, ne résume pas le mandat de gérer l’Église, ni aucune autre mission extraordi-