Page:Réponse de l'Eglise orthodoxe d'Orient à l'encyclique du pape Pie IX, 1850.djvu/15

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adressait la parole aux Églises d’Occident subordonnées à celle de Rome, et combattant lesdits hérétiques par l’ancienne tradition, c’est-à-dire par la tradition léguée à toutes les Églises par les apôtres, saint Irénée passe sous silence d’autres Églises à cause de leur grand nombre, et n’indique que l’Église de Rome, dans le patriarchat de laquelle il était évêque. Aussi, n’y avait-il pas alors d’autre ville souveraine. L’Église de l’ancienne Rome avait la primauté d’honneur sur les Églises occidentales qui lui étaient subordonnées ; c’est pour cela qu’Irénée en parle. De plus, ce saint Père allègue, dans le même chapitre, non-seulement l’Église de Rome, mais encore celles d’Éphèse et de Smyrne. S’il reconnaissait l’autorité suprême de l’évêque de Rome seul, il n’aurait cité, en combattant les gnostiques, que cette dernière Église, sans en mentionner d’autres. Mais il reconnaissait les autres Églises comme égales à celle de Rome, et comme ayant la même autorité ; c’est pourquoi, d’accord avec les évêques voisins, il engageait le pape Victor à ne pas excommunier les chrétiens d’Asie, tout en lui reprochant de l’avoir fait, pour la dissension sur l’époque de la célébration des Pâques, et à ne pas faire scission des Églises, pour un différend de si peu d’importance.

À l’époque où les deux Églises, celles d’Orient et d’Occident, ont été unies l’une à l’autre autant par des liens d’intégrité des dogmes divins, que par ceux d’amour et d’union en Jésus-Christ, à cette époque, disons-nous, les hiérarques de l’Église d’Orient, plus d’une fois, en cas d’attaques injustes contre eux, ont sollicité des secours de pieux hiérarques de Rome, qu’ils regardaient comme premiers par honneur de leurs place et préséance. Cependant, après la scission des deux Églises, les évêques de Rome, en présumant plus qu’il ne faut, et ne se contentant plus de la primauté de leur place, se sont permis de s’arroger la suprématie sur toute l’Église. C’est pourquoi