Page:Réponse de l'Eglise orthodoxe d'Orient à l'encyclique du pape Pie IX, 1850.djvu/20

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de Rome, saint Léon le Grand, se sont écriés dans le second acte du Concile : « C’est Pierre qui a ainsi parlé par la bouche de Léon, etc. »




RÉPONSE.


La lettre du pape Léon au quatrième Concile œcuménique, convoqué à Calcédoine, tout orthodoxe qu’elle était, n’en devait pas moins subir un mûr examen, si elle était ou non d’accord avec la profession de foi du premier et du deuxième Concile œcuménique, comme aussi avec la foi exposée par saint Cyrille au troisième Concile œcuménique, ce que montrent les actes dudit quatrième Concile. Les délibérations sur la lettre ayant été terminées, Anatole de Constantinople, questionné pour savoir si elle était orthodoxe et d’accord avec les décrets des trois Conciles œcuméniques, répondit qu’elle était en plein accord aussi bien avec le saint Symbole des 318 et 150 Pères, qu’avec ce qui a été décrété par Cyrille au Concile d’Éphèse. Ainsi, vous voyez que ce n’est pas d’après la lettre de Léon, examinée par les Pères, qu’on a prononcé le jugement sur l’hérésie d’Eutique et mis un terme aux troubles qu’elle a suscités, mais d’après les décrets des Conciles de Nicée, de Constantinople et d’Éphèse. Or, quel est celui qui prévaut, de celui qu’on examine et qu’on juge, ou bien de celui qui examine et qui juge ? Léon, quoique orthodoxe et saint, dans sa lettre au Concile n’a rien dit de son chef, mais il n’a fait qu’exposer dans sa profession ce qu’ont déjà dit les Pères des Conciles précédents. Aussi est-il de toute impossibilité d’en déduire aucune conclusion en faveur de la suprématie du pouvoir absolu,