Page:Réponse de l'Eglise orthodoxe d'Orient à l'encyclique du pape Pie IX, 1850.djvu/32

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Concile qui n’est pas fait avec le consentement et par la force de l’unanimité de l’Église entière, ne peut avoir le nom d’œcuménique ; à plus forte raison, ne le saurait avoir celui de Trente, même en Occident, parce que l’Église occidentale a été troublée et ébranlée alors par un orage violent, Luther l’ayant bouleversée et déchirée. L’Église orientale ayant vu l’Église d’Occident adopter de telles innovations, et (qu’il soit permis de le dire), s’éloigner de l’ancien symbole très-sacré de la foi orthodoxe et de la plénitude des dogmes désignée par la parole de Dieu, dogmes que l’Église occidentale avait elle-même, d’accord avec l’Église orientale, respectés et professés, sans la moindre altération, pendant plus de huit cents ans, l’Église orientale, répétons-nous, avec ses hiérarques et tous les orthodoxes, se trouva en suspens vis-à-vis de tels faits ; elle s’étonne de ce que le bienheureux pape, au moment du bouleversement général, se soit décidé à se charger d’une pareille affaire, savoir : à engager à la communion de son siége l’Église d’Orient qui, depuis son origine jusqu’à nos jours, pense et célèbre les saints sacrements dans un accord et une unanimité inébranlables, qui conserve toujours les dogmes purs et sacrés de la foi divine ainsi qu’elle les a acceptés, inaltérés, intacts, invariables, toujours les mêmes, sans innovation aucune. Comment le Saint-Père a-t-il pu se décider à proposer la désertion des anciennes traditions des Pères à une nation qui a, la première des nations païennes, embrassé la foi chrétienne, qui a pris la première son nom de celui du Christ, qui a tant souffert pour la sainte religion avant la prise de Constantinople (comme le dit l’histoire toujours impartiale), et qui a tant dû subir après de la part de Rome et de ses missionnaires, qu’on envoyait pour propager, comme on le disait, la religion. Ces missionnaires de Rome ont employé tous leurs efforts pour ébranler la foi de cette nation, le saint héri-