Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/30

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fans, ét il faut que Quelqu’un-d’eux ſe-pouſſe, pour aider ét ſoutenir les Autres, qui, afaute de-bién, tomberont ét dechéront après moi : parainſi J’en-mettrai Un ou Deux à la Ville — : à ce diſcours donc ainſi-tenu, Unchaqu’un de Nous porta les ïeus ſur Edmond ét fur Urſule, qui le-virent-bién, ét les-leurs petillèrent du feu de la joie : car ils nous aimaient-tendrement, ét ils ne-ſe-doutaient-pas du peril qui les attendait, ils voyaient ſeulement le ſervice qu’ils pouvaient nous-rendre. Et notre bon Père vit auſſi tout ce qui ſe-paſſait dans le cœur de ſes Enfans ; ét ſon âme paternelle en-fut-émue, car des larmes d’attendriſſement roulèrent dans ſes ïeus : il ſe-tourna du côté de la chemirée, audeſſus de laquelle était le portrait de ſon Père notre áyeul, le-regardant, comme ſ’il l’eût-conſulté ; et pourcertain le digne Homme lui-rendait-hommage au-fond de ſon cœur filial, d’avoir de ſi-agréables ét honnêtes Enfans comme Edmond ét Urſule. Et où eſt-ce qu’on en-aurait-pu-trouver de mieus-nés, de mieus-diſpasés, de plus-spirituels ét plus-portés-au-bién ?… Mais le Seigneur les a-pris pour victimes des fautes de la Famille, alorſqu’ils étaient ſans macule ni tache ; ét Il a-dit à l’Ange-du-malheur, Frappe ! ét l’Ange-du-malheur a--