eurent ordre de s’avancer rapidement
pour soutenir les troupes Prussiennes.
Habitué au feu, tenant peu à la vie,
je marchais avec calme et intrépidité ;
mais c’était le premier pas de Julie
vers la mort, le premier pas de
Julie heureuse et aimante, et je dus
en avoir pitié.
» Je jettai les yeux sur ma jeune amie ; nulle terreur n’était peinte sur son visage : un air ferme et décidé contrastait avec les idées que je m’étais formées. Ses regards sans cesse fixés sur moi me prouvaient qu’elle ne craignait pas pour elle. Cependant nous avancions en colonne serrée, le canon grondait et faisait dans nos rangs un ravage épouvantable. A chaque coup les yeux de Julie volaient sur moi, me parcourraient d’un trait, et semblaient, en la rassurant, la rendre absolument indifférente sur son sort.