Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/297

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arrêtâmes à une ferme, car Julie mourait de lassitude. Elle y prenait quelques rafraîchissemens, lorsqu’en s’approchant par hazard d’un morceau de glace suspendu à la cheminée, je l’entendis tout-à-coup pousser un cri effrayant et la vis tomber presque sans connaissance, en disant, entre ses lèvres : je suis défigurée ; il ne m’aimera jamais ! En effet, cette malheureuse fille avait eu le visage tellement maltraité par la poudre des mines, que sa peau en était sensiblement noircie, ses traits bouffis et son aspect effrayant. Je parvins à la ranimer, en écartant ces villageois qui ne pouvaient concevoir cet excès de sensibilité dans un soldat pour sa figure et je redoublai de témoignages d’amitié pour rassurer cette intéressante fille, en lui persuadant que cet accident ne