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tilshommes infortunés, si éloignés de prévoir leur sort, tout devenait intéressant pour moi. Ernest embellissait tout, mais ne paraissait point. Je tombai dans une profonde rêverie ; je crus à l’inconstance, à l’oubli ; j’écrivis sur le sable un mot que j’avais prononcé cent fois, et je chantai en gémissant cette romance :


Romance.

Sable ! où j’ai tracé : je vous aime,
Les flots jaloux, t’applaniront un jour ;
Le tems efface-t-il de même
Ce qu’en nos cœurs avait écrit l’amour ?
Ernest ! d’une amante craintive
Viens ranimer l’espoir trompé :
Écris ce mot sur l’autre rive,
Et le présage est dissipé.

L’aquilon fait tomber la feuille
Dont le soleil a flétri la couleur,