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Le Cercle était brillant chez Madame de Furstemberg ; on y forma le projet d’une course aux eaux de Tornisk. Je promis de m’y laisser entraîner. M. d’Olnitz ne me quittait point ; et je me serais bien ennuyée sans une Sonate de sistre qu’un officier d’un Régiment Esclavon joua avec un art incroyable, et à laquelle je ne pus refuser mon attention. Il chanta aussi plusieurs romances qu’il paraissait m’adresser en estropiant de son mieux le Polonais. Il ne fit alors que me prouver qu’avec de beaux traits et des talens on peut être fort ridicule. Ses yeux mourans, ses balancemens de tête, cet air évanoui d’amour, enchanteurs peut-être pour une Vénitienne ne purent que m’amuser, et je sortis fort gaie de ce cercle bisarre.

Nous revenions à pied ; suivant l’u-

sage