Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/90

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mon fils ; il appellait sa mère. Je m’élançai vers la petite glace indiquée ; elle était grillée hélas ! et je n’en pouvais approcher plus près que de trois pieds. Toutefois j’apperçus mon Edvinski, levant les mains au Ciel, et prononçant douloureusement mon nom. Mes yeux s’inondèrent de pleurs, je ne voyois plus rien, j’allais parler, ma langue resta muette. O mères ! j’en appelle à vous pour exprimer ce que je devais souffrir, ne pouvant avoir un regard, un mot, un baiser d’un enfant adoré, qui m’avait perdue.

Trois minutes s’étaient à peine écoulées, pendant lesquelles j’éprouvai tous les supplices de Tantale, qu’un voile rose couvrit la glace ; j’y lus écrit en caractères azurés : tu le verras demain. Vaine espérance ! cruelle privation, si Edvinski ne devait pas voir aussi sa mère. Néanmoins