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et des proscrits de leur race qui parvinrent à les rejoindre. Ces Acadiens français sont principalement établis sur le littoral du golfe Saint-Laurent, depuis l’isthme de Shédiac, jusqu’au fond de la baie des Chaleurs. Les comtés de Westmoreland, de Kent, de Northumberland, de Glocester et de Restigouche sont (avec le comté de Victoria, dont nous parlerons bientôt) ceux qui en comptent le plus grand nombre. Dans les comtés de Kent et de Glocester, et dans une partie du Westmoreland et de Restigouche, ils forment même le fond de la population[1]. Leurs principaux centres, sur cette côte, sont : Le Barachois, Shédiac, (où se publie, depuis quelques années, le Moniteur acadien, feuille hebdomadaire qui sert d’organe et de trait d’union à la nationalité acadienne, éparse sur toutes les côtes du golfe Saint-Laurent), Memerancouke, Acadieville, Saint-Louis, Bouctouche, Cocagne, L’Ardouane, Tracadie, Poquemouche, l’Île de Miscou, Inkermann, Saumarez, Chipegan et Caraquette. On les trouve aussi, en assez grand nombre, dans la banlieue de certaines villes où domine l’élément anglais : Richibouctou, appelé par les Anglais Liverpool ; Miramichi, qu’ils appellent Chatham ; Népisigny, qui a pris d’eux le nom de Bathurst, et Dalhousie, au fond de la baie des Chaleurs. Les Acadiens de cette région partagent presque tout leur temps entre la pêche et la culture ; beaucoup

  1. Comté de Kent : Français, 13.013 ; Anglais, 2.881 ; Irlandais. 2.485 ; Écossais, 3.837.

    Comté de Glocester : Français, 15.687 ; Anglais, 1.065 ; Irlandais, 3.462 ; Écossais, 1.179.

    Comté de Restigouche : Français, 2.002 ; Anglais, 792 ; Irlandais, 1.118 ; Écossais, 2.928.