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quels ces comtés confinent directement sur leur frontière du sud-est. Saint-Étienne de Beaumont, Saint-Charles, Saint-Michel, Berthier, Saint-Thomas, Cap-Saint-Ignace, l’Islet et Saint-Jean sont parmi les principales paroisses de cette côte, mais aucune d’elles n’atteint les proportions d’une vraie ville. Le chemin de fer intercolonial met, depuis quelques années, toutes ces bourgades en communication facile et directe avec la Pointe-Lévis et Québec.

C’est à ce même chemin de fer qu’il faut attribuer, en grande partie, les progrès faits par la colonisation dans les comtés situés plus à l’est et qu’il nous reste maintenant à passer en revue. Jusqu’à l’établissement de cette longue ligne de fer, qui fut l’une des premières œuvres et l’une des plus utiles de la Confédération canadienne, les comtés de Kamouraska, Témiscouata, Rimouski, Gaspé et Bonaventure étaient, sauf pendant la saison où le Saint-Laurent est navigable, isolés du reste du monde et presque séparés du Canada lui-même. Grâce aux débouchés nouveaux créés par le chemin de fer et par les routes qui y aboutissent, toute cette côte, qu’on croyait uniquement propre à la pêche, s’est couverte d’habitations, et la charrue des laboureurs a pris possession du sol qui s’est trouvé suffisamment fertile et de qualité parfois supérieure. Au dernier recensement, cette région comptait plus de 125,000 âmes ainsi réparties : Kamouraska, 20,181 (dont 24,687 d’origine française) ; Temiscouata : 25,484 (dont 24,687 d’origine française) ; Rimouski : 33,791 (dont 32,032 d’origine française) ; Gaspé : 25,001 (dont 17,848 d’origine française) ; Bonaventure : 18,908 (dont 12,047 d’origine française).