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leurs armes, surpris et assassinés. Le commandant des Trois-Rivières, M. Duplessis-Bochart, officier de valeur, fut tué dans une sortie qu’il faisait contre eux.

Nous ne saurions raconter par le menu l’histoire de ces longues hostilités qui étaient moins des guerres que des chasses à l’homme. Les romans de Fenimore Cooper rendent plus exactement que ne le peut faire l’histoire, la physionomie de ces épopées de la forêt, faites de surprises, d’alertes perpétuelles, où les sauvages tour à tour scalpaient les chevelures de leurs ennemis ou fumaient avec eux « le calumet de la paix ».

Les gouverneurs, pendant ce temps, se succédaient à Québec de trois ans en trois ans : M. d’Ailleboust après M. de Montmagny (1648-1651) ; M. de Lauzon et son fis M. de Lauzon-Charny, après M. d’Ailleboust (1651-1657) ; M. d’Argenson après M. de Lauzon[1] (1658-1661) : M. d’Avaugour après M. d’Argenson (1661-1663) ; M. de Mézy après M. d’Avaugour (1663-1665) ; tous gentilshommes de marque et de bravoure incontestée, mais obligés, par le petit nombre de leurs hommes, de se maintenir sur une stricte défensive et de rester les spectateurs le plus souvent impuissants de l’extermination de leurs alliés sauvages.

En 1648 ou 1649, sous l’administration de M. d’Ailleboust, les premiers rapports de voisinage commencèrent à s’établir entre le Canada el les colonies de la Nouvelle-Angleterre. Winthrop, gouverneur du Massachussets, envoya à Québec un délégué chargé de proposer un traité d’alliance et de commerce entre les

  1. Il y eut pendant quelques mois un intérim que M. d’Ailleboust remplit avec le titre d’administrateur (1657-58).