Page:R.-H.-J. Cambresier - Dictionnaire walon-françois, 1787.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
KH-KI

de ce pauvre patient, le chirurgien lui a tout charpenté le bras.

Charcuter, v. a. Découper de la chair & la mettre en pieces, il n’eſt plus en uſage au propre ; mais figurément il ſignifie, couper mal-proprement de la viande à table, il a charcuté cette longe de veau.

Charcuter ſe dit auſſi d’un chirurgien mal-adroit, qui dans une opération découpe les chairs d’un malade, d’un bleſſé.

Taillader, v. a. Il ſe dit tant des balafres qu’on fait ſur la peau & dans les chairs, que des coupures qu’on fait dans de l’étoffe. On lui a tailladé le viſage, taillader un pourpoint.

K’hachî com châr di ſâciſſe, mettre quelqu’un à la pile au verjus, façon de parler, fig. & prov. qui ſignifie, parler mal de quelqu’un ſans l’épargner en quoi que ce ſoit, c’eſt un médiſant qui met tout le monde à la pile au verjus.

K’hiné éclater, v. a. Terme de jardinage, il ſe dit d’une plante ou d’une racine que l’on détache de la mere plante.

K’hotté cahoter, v. a. Cauſer des cahots, ce carroſſe nous a bien cahotés, nous avons été bien cahotés dans ce chemin raboteux.

K’huſtiné étranger, v. a. Faire éloigner d’un lieu, déſaccoutumer d’y venir, les rats les moinneaux ont étrangé les pigeons du colombier, il a tant fait la chaſſe aux loups, qu’il les a étrangés de ce pays-là.

Il ſe dit fam. des perſonnes ; étranger la mauvaiſe compagnie de ſa maiſon, il a étrangé les importuns qui venoient chez lui.

Kî a de bin a de mâ, on dit prov. qui terre a, guerre a, pour dire, que quand on a du bien, on a des affaires, des procès.

Kibalance brandilloire, ſ. f. On appelle ainſi des branches entrelacées, ou quelque autre choſe de ſemblable dont les jeunes gens ſe ſervent à la campagne pour ſe brandiller, ſe mettre ſur une brandilloire.

Eſcarpolette, ſ. f. Eſpece de ſiege ſuſpendu par des cordes, ſur lequel on ſe met pour être pouſſé & repouſſé dans l’air, ſe mettre à l’eſcarpolette.

Branloire, balançoire, ſ. f. On appelle ainſi un ais poſé en travers & en équilibre ſur quelque choſe d’élevé & au deux bouts duquel deux enfants font tour à tour le contre-poids pour ſe balancer.

Kibalancî (s’) ſe balancer, v. réc. Il ſe dit de deux perſonnes, qui étant ſur les deux bouts d’une planche miſe en équilibre ſe font hauſſer & baiſſer alternativement.

Se brandiller, v. réc. Se mouvoir, s’agiter en l’air par le moyen d’une corde, d’une eſcarpolette, ou de quelqu’autre machine.

Kibatte (s’) ſe quereller, v. réc. Il ſe dit des gens qui ont des diſutes l’un contre l’autre avec des paroles aigres, il ſe querellent toujours.

Se harpailler, v. réc. (H. s’aſpire) il n’a guere dguſage qu’en parlant de deux perſonnes qui ſe querellent & ſe jettent l’une ſur l’autre.

Il ſe dit auſſi de ceux qui ſans uſer de main-miſe, diſputent avec indécence, il ſe ſont harpaillés, il eſt du ſtyle fam.

Se harpigner, v. réc. Se quereller, ſe battre, il eſt burleſque.

Kibechî (s’) Se becqueter, v. réc. Se battre à coups de bec comme font les coqs, ou ſe careſſer avec le bec comme font les pigeons.

Kifréci (s’) ſe ratatiner, v. réc. Se raccourcir, ſe reſſerrer, le parchemin ſe ratatine au feu.

Se recroqueviller, v. réc. Il ne ſe dit guere qu’en parlant de l’effet que le feu produit ſur du parchemin & autre choſes ſemblables, qui ſe retirent & ſe replient lorſqu’on les en approche trop