Page:R.-H.-J. Cambresier - Dictionnaire walon-françois, 1787.djvu/127

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Montée, ſ. f. Petit eſcalier d’une petite maiſon, nettoyer, balayer une montée, il n’eſt en uſage que parmi le peuple.

Montée ſignifie auſſi l’endroit pour où on monte à une éminence, &c. la montée de ce coteau eſt rude, fort roide, elle eſt douce, aiſée.

Il ſignifie auſſi l’action de monter, ainſi on dit, les chevaux ont ordinairement plus de peine à la deſcente qu’à la montée.

Monteu échalier, ſ. m. Clôture d’un champ faite avec des branches d’arbres, pour en fermer, l’entrée aux beſtiaux.

Mori mourir, v. n. ceſſer de vivre.

On dit, qu’on a fait mourir un homme, pour dire, qu’il a été exécuté à mort par autorité de juſtice.

On dit, mourir tout en vie, pour dire, mourir d’une maladie vive & prompte, être emporté par la violence du mal, lorſqu’on a encore toute la force & la vigueur que l’on avoit en ſanté.

On dit prov. mourir d’une belle épée, pour dire, ſuccomber ſous un ennemi à qui il eſt glorieux de céder.

On dit, qu’un homme mourra dans ſa peau, pour dire, qu’il ne changera jamais ſes mauvaiſes habitudes, il eſt fam.

On dit quand on demande des aſſurances de quelque choſe par écrit, on ne ſait qui meurt, ni qui vit.

Mourir ſe dit auſſi des arbres & de certaines choſes dont le mouvement finit peu à peu, le froid, la ſéchereſſe fait mourir les arbres, laiſſez mourir un ſabot, le boulet de canon vient mourir là, ce feu mourra ſi on n’y met du bois.

Mourir eſt auſſi réciproque ; & alors il ſignifie, être ſur le point de mourir : mais en ce ſens il ne ſe dit guere qu’au préſent & à l’imparfait de l’indicatif, je me meurs, il ſe mouroit.

Moriâne more, noire, negre, ſ. m. Moreſque, négreſſe, ſ. f.

Moſſai mouſſe, ſ. f. Eſpece de petite herbe fort épaiſſe & fort menue, qui s’engendre ſur les terres ſablonneuſes, ſur les toits, ſur les pierres & ſur des arbres, ſe coucher ſur la mouſſe.

On dit prov. & fig., pierre qui roule n’amaſſe point de mouſſe, pour dire, qu’un homme qui change ſouvent de condition & de profeſſion, n’acquiert point de bien.

Brion, ſ. m. Mouſſe qui croît ſur l’écorce des arbres, & particuliérement ſur celle des chênes.

Moſſe moule, ſ. f. Petit poiſſon enfermé dans une coquille de forme oblongue.

Montre, ſ. f. Portion, morceau de quelque choſe, que l’on montre, pour faire voir de quelle nature eſt le reſte, voilà une montre de blé, de pruneaux.

Il ſe dit auſſi de ce que les marchands expoſent au-devant de leur boutique, pour montrer quelle ſorte de marchandiſe ils ont à vendre, tout cela n’eſt mis, n’eſt pendu là que pour la montre.

On dit, que la montre des blés eſt belle, pour dire, que de la maniere qu’ils pouſſent, on peut eſpérer une abondante moiſſon.

On dit prov. belle montre peu de rapport, pour dire, que la perſonne, la choſe dont on parle a beaucoup d’apparence & peu de ſolidité, que l’effet ne répond pas aux apparences, cet homme paroît ſage, paroît riche, il n’eſt rien moins que cela ; c’eſt belle montre & peu de rapport.

Échantillon, ſ. m. Petit morceau de quelque choſe que ce ſoit, qui ſert de montre pour faire connoître la piece, la piece ne ſe rapporte pas à l’échantillon.

On dit prov. & fig. juger de la piece par l’échantillon.