Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

De la nouvelle unité de Poids.

69. Nous ne quitterons pas cette matière sans avoir fait connoître une opération de pesanteur spécifique également remarquable par l’importance de son objet et par la perfection des méthodes employées pour l’exécuter ; savoir, celle qui a conduit à déterminer l’unité de poids relative au nouveau système des poids et mesures. Le type commun auquel se rapportent toutes les branches de ce système, est l’unité des mesures linéaires, ou la dix millionième partie de la distance entre l’équateur et le pôle boréal, et on lui a donné le nom de mètre. En comparant la grandeur de l’arc terrestre, qui s’étend depuis Barcelone jusqu’à Dunkerque, telle que la donnent les opérations faites par Delambre et Méchain, avec celle de l’arc mesuré au Pérou, vers l’année 1740, on en a conclu que la distance cherchée, ou le quart du méridien situé vers le pôle boréal, étoit de 5 130 740 toises ; d’où il suit que le mètre répond à une longueur de 0toi.,513074, ou de 3 pieds 11 lignes 3/10 à très-peu près.

70. L’unité de poids, que l’on a nommée gramme, est le poids absolu du cube de la centième partie du mètre, en eau distillée, prise à son maximum de densité. Nous verrons, dans la suite, que ce maximum ne répond pas au terme de la congélation, mais à quelques degrés au-dessus. Ces précautions étoient nécessaires pour attacher, en quelque sorte, le résultat à un point fixe auquel on put toujours le ramener, si l’on répétoit l’expérience. Le liquide se trouvoit dé-