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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

multitude de formes qui, par leur diversité, sembloient peu susceptibles de concourir en un point commun.

6. De la Chaleur.

112. Dans tout ce que nous avons dit jusqu’ici des corps solides, nous avons considéré leurs molécules comme réunies, d’une manière invariable, par la force de l’affinité, et nous n’avons fait attention qu’aux différentes modifications de figures qui résultoient de leur arrangement. Mais l’affinité elle-même, ou plutôt l’adhérence qu’elle produit entre les molécules, est susceptible d’une infinité de variations dépendantes d’une cause qui en balance plus ou moins l’effet, et souvent finit par le détruire entièrement.

Cette cause est ce que les physiciens ont appelé chaleur, et que les chimistes modernes désignent par le nom de calorique, que nous adopterons.

113. Le calorique n’est-il que l’effet d’un mouvement intestin, en vertu duquel les molécules des corps soient sollicitées à s’écarter ou à se rapprocher les unes des autres, suivant les circonstances ? ou bien est-ce une matière réelle, un fluide subtil et élastique, qui pénètre tous les corps, et en écarte les molécules, ou leur permette de se rapprocher, suivant que sa quantité augmente ou diminue dans chacun de ces corps ? Sans rien décider entre ces deux opinions, nous adopterons le langage qui est conforme à la seconde, en la regardant seulement comme une hypothèse plus