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DE PHYSIQUE.

miroir, et de là au matras, qui l’absorbera aussitôt ; et cet effet, qui se répétera continuellement, déterminera une émission beaucoup plus abondante et plus rapide du calorique rayonnant fourni par le thermomètre, que celle qui auroit eu lieu sans l’intervention des miroirs. On a ici le même avantage pour diminuer la chaleur du thermomètre, qu’on avoit pour l’accroître, lorsqu’au lieu d’un corps plus froid que lui, on plaçoit au foyer de l’autre miroir un corps plus chaud ; seulement, dans l’expérience du matras, les rayons du calorique prennent une route opposée à celle qu’ils suivoient dans l’expérience du boulet ; et c’est ce changement de direction qui en impose à l’imagination, en lui offrant une véritable réflexion du calorique sous l’apparence d’un froid réfléchi.

De la Chaleur spécifique.

124. Nous n’avons aucun moyen pour évaluer la quantité absolue de calorique d’un corps ; nous ne pouvons même déterminer les rapports entre les quantités de calorique des différens corps, comme nous déterminons ceux qui existent entre leurs densités, quoiqu’il n’y ait aucun corps dont la densité absolue nous soit connue. Nous sommes réduits à comparer entre elles les augmentations de chaleur reçues par divers corps dont la température s’est élevée d’un égal nombre de degrés, ce qui ne peut même avoir lieu qu’entre certaines limites. Voici le principe sur lequel est fondée cette comparaison.