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DE PHYSIQUE.

une pression de 28 pouces de mercure. D’après les recherches faites par Deluc sur l’alkohol, l’ébullition de ce liquide commence à 67 degrés du thermomètre en 80 parties. Les CC. Laplace et Lavoisier ont trouvé que, dans le même cas, l’éther entre en ébullition à 32 ou 33 degrés. Une autre expérience des mêmes savans fait voir avec quelle rapidité l’éther se dilate en se vaporisant dans le vide. L’expérience consiste à couvrir d’une couche de ce liquide la surface du mercure renfermé dans la cuvette d’un baromètre ordinaire, puis à incliner légèrement le tube en le soulevant un peu, de manière qu’il reste plongé, et que ce petit mouvement détermine une goutte d’éther à s’introduire dans la partie inférieure du tube : cette goutte s’élève à travers la colonne de mercure ; arrivée à la surface, elle se vaporise, et à l’instant on voit baisser le mercure d’une quantité considérable.

232. Mais la vapeur de l’eau est de tous les fluides élastiques que l’on a soumis à l’expérience, celui qui a fourni les résultats les plus intéressans, par l’application qu’on a faite de sa force expansive à la mécanique, ainsi que nous l’exposerons bientôt.

La vaporisation de l’eau commence, comme l’on sait, à 80d du thermomètre dit de Réaumur, sous la pression moyenne de l’atmosphère ; et nous avons fait voir, de plus, que la température reste la même pendant tout le temps de la conversion du liquide en vapeur (135). Mais cette uniformité de chaleur n’a lieu qu’autant que la vapeur est libre de s’échapper à mesure qu’elle se forme ; car si l’eau qui se vaporise est renfermée dans un vase qui ne lui laisse aucune issue, alors la vapeur,

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Tome i.