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DE PHYSIQUE.

Des Machines à Vapeur.

238. Des effets aussi puissans que ceux dont nous venons de parler ne devoient pas demeurer stériles pour les besoins des arts : c’étoit une nouvelle force motrice que la mécanique demandoit au génie qui l’avoit créée, et en avoit mesuré l’énergie. Cette science, pendant longtemps, n’avoit employé l’eau, sous ce rapport, qu’en profitant de son cours naturel, ou en lui ménageant une chute, pour lui soumettre le jeu des machines qu’elle dirigeoit par une impulsion toujours renaissante. Les expériences entreprises sur la force de l’eau réduite en vapeur, firent naître l’idée de l’appliquer avec d’autant plus d’avantage au même objet, qu’indépendamment de sa grande énergie, elle peut-être transportée partout où l’appelleront les intérêts du commerce et de l’industrie.

239. L’exécution des machines à vapeur a eu, comme celle de toutes les autres machines, ses différentes époques, auxquelles répondent successivement de nouveaux degrés de perfection. Diminuer, autant qu’il est possible, la quantité de la vaporisation nécessaire à l’effet qu’on a en vue, et par là ménager le combustible ; joindre à cette première économie celle de la matière et de la main d’œuvre, en resserrant les dimensions des pièces, sans nuire aux résultats ; prévenir les explosions, par de sages précautions prises contre un agent dont la puissance devient destructive quand elle n’est pas limitée : tels sont en général les objets qui ont fixé l’at-