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DE PHYSIQUE.

qui dépendoit de cet écartement, devoit être la même.

D’une autre part, des masses d’air égales, chargées de poids inégaux, se contractoient dans le rapport de ces poids ; et lorsqu’on leur appliquoit un même degré de chaleur, plus il y avoit de particules d’air ramassées dans un même espace, et plus l’effort de la chaleur pour les écarter étoit considérable ; et ainsi, l’augmentation de la force de ressort devoit suivre le rapport des condensations, c’est-à-dire, qu’elle étoit proportionnelle aux forces comprimantes.

Si l’on considère qu’Amontons écrivoit en 1702, à l’époque d’une physique qui a vieilli de bien des manières, on conviendra qu’il y avoit beaucoup de finesse d’esprit dans ces vues, qui préparoient, comme de loin, les découvertes que des connoissances plus développées ont amenées dans ces derniers temps.

Nous ne devons pas omettre que c’étoit encore Amontons qui, le premier, avoit observé le phénomène remarquable que présente l’eau qui, parvenue une fois à l’ébullition, cesse de s’échauffer, quelque long-temps qu’on la laisse sur le feu, et quelle que soit l’activité de ce feu.

284. Amontons conçut l’idée d’appliquer ces différentes découvertes à la construction d’un thermomètre comparable, au moyen duquel on pût transmettre, disoit-il, à la postérité les observations que l’on auroit faites sur la température des différens climats ; au lieu que, jusqu’alors, les divers instrumens de ce genre n’avoient aucune relation entre eux, et n’offroient que des indications locales et isolées. L’exposé que nous allons faire du procédé d’Amontons, servira à donner une idée