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DE PHYSIQUE.

supposer que le reste soit employé, avec une profusion pour ainsi dire excessive, aux besoins de la végétation et aux autres dépenses particulières. La solution de la difficulté semble fournir une nouvelle objection en sens contraire.

L’explication que nous venons de donner, ramène ainsi la nature à sa simplicité ordinaire. L’air atmosphérique, par une seule action, attire sans cesse à lui les eaux répandues sur la surface du globe, et après leur avoir servi de véhicule, il les laisse précipiter çà et là, et les rend à tout ce qui les redemande, aux plaines et aux prairies qu’elles désaltèrent, aux sources des fleuves qu’elles alimentent, et à l’Océan dont elles réparent les pertes.

333. La région dans laquelle se passent les différens phénomènes dus à l’évaporation, ne s’étend pas à une grande hauteur dans l’atmosphère. Suivant Musschenbroek, les nuages les plus élevés dominent rarement le sommet des plus hautes montagnes. On a cherché à déterminer la hauteur de l’atmosphère elle-même, ce qui seroit très-facile, si l’air avoit partout la même densité qu’auprès de la surface de la terre. Il suffiroit, dans ce cas, de prendre le rapport entre les densités du mercure et de l’air, ou entre leurs pesanteurs spécifiques, et de multiplier ce rapport par 28 pouces, ce qui donneroit à peu près quatre mille dix toises, ou 7 815 mètres, pour la hauteur cherchée. Mais cette détermination est bien éloignée de la véritable, à cause de la diminution que subit la densité de l’air, à mesure qu’il s’éloigne de la terre. Lahire a essayé de conclure la hauteur de l’atmosphère, de la durée du crépuscule. On sait que nous