Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/391

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
340
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

De la loi que suivent les Actions Électriques
à raison de la Distance.

392. Les forces des deux fluides qui composent le fluide électrique agissent, ainsi que nous l’avons dit (378), en raison inverse du carré de la distance. Cette loi avoit déjà été aperçue par plusieurs physiciens, et en particulier par Æpinus, qui disoit que s’il avoit à choisir, il donneroit la préférence à cette même loi, parce qu’elle avoit l’analogie pour elle[1]. On voit par là qu’il présumoit que le principe des mouvemens célestes devoit s’étendre sur toutes les actions à distance, et plus cette idée étoit belle et satisfaisante, plus il étoit à désirer qu’elle pût devenir une vérité de fait.

Coulomb l’a démontrée en même temps pour les actions électriques, et pour celles qui dépendent du magnétisme. Il a donné à l’appareil dont il s’est servi dans les expériences relatives à l’électricité, le nom de balance électrique, qui lui convient parfaitement, parce qu’il fournit le moyen d’établir l’équilibre entre une force électrique et une autre force, dont les plus petites quantités sont susceptibles d’être mesurées avec beaucoup de précision.

Cette dernière force est ce qu’on appelle la force de torsion. C’est l’effort que fait un fil qui a été tordu pour se détordre et revenir à son premier état. Soit ac (fig. 33, Pl. V) un fil de métal ou de toute autre matière auquel on ait suspendu, par le milieu, un petit lévier bd ; supposons

  1. Tentamen theorie electricit. et magnet., p.38.