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DE PHYSIQUE.

429. Ce qui rendoit l’expérience de Leyde encore plus curieuse, c’est qu’on pouvoit la faire en société ; de sorte que plusieurs centaines de personnes rangées en demi-cercle, étoient toutes frappées au même instant. On résolut d’étendre encore le champ de l’expérience,

    là les deux systèmes suivans d’équations, qui se rapportent chacun à l’une des faces de la lame de verre.

    E′=m2E. e′=m2e.
    E″=m2E′. e″=m2e′.
    E(n+1)=m2En e(n+1)=m2en.

    Le premier système fait connoître les quantités de fluide qui restent successivement sur la face A, et le second celles qui restent sur la face B.

    D’après ces formules, on peut calculer les quantités dont il s’agit en fonctions des premières, et l’on aura
    E′=m2E.e′=m2e.
    E″=m4E.e″=m4e.
    E(n+1)=m2(n+1)E.e(n+1)=m2(n+1)e.

    Et il est visible qu’elles forment une progression géométrique. Leurs différences donneront les pertes de fluide faites successivement par les deux faces, en vertu des contacts répétés. Elles seront exprimées par
    EE′=(1−m2)E.ee′=(1−m2)e.
    E′E″=(1−m2)m2E.e′e″=(1−m2)m2e.
    E″E(n+1)=(1−m2)m2nE.e″e(n+1)=(1−m2)m2ne.

    Et l’on conçoit, à la simple inspection de ces formules, que les pertes de fluide qui ont lieu, relativement à chaque face, à mesure que l’on décharge la lame, suivent de même une progression géométrique décroissante, dont la raison est m. Ainsi, plus cette quantité m sera petite, plus aussi les quantités restantes de fluide et les pertes qui leur correspondent décroîtront rapidement ; en sorte qu’après un petit nombre de contacts, elles deviendront insensibles, et la lame paroîtra entièrement dé-