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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

dont nous avons parlé (557), en analysant l’action d’un aimant sur une aiguille, qui recevroit à chaque instant un petit mouvement dirigé suivant la tangente à l’arc décrit précédemment.

589. Mais la supposition que nous venons de faire n’est applicable à la manière d’agir du magnétisme naturel, qu’autant qu’on y apporte les modifications qu’exigent les résultats de l’observation. Ici, les choses se passent comme si les différens points du globe avoient presque tous leurs pôles particuliers, d’où il suit que la direction de l’aiguille ne coïncide que rarement avec le méridien du lieu. Son inclinaison ne suit pas non plus la même loi que dans le cas où l’axe magnétique se confondroit avec l’axe même du globe, et auroit ses centres d’actions égaux en force, et situés à des distances égales des pôles. Enfin, il semble que l’axe magnétique change lui-même de position avec le temps, relativement à chaque point du globe.

590. Si nous écartons encore ici les hypothèses qui, pour expliquer ces différens effets, employoient des tourbillons de matière magnétique, qui tournoient autour du globe, en entrant par un pôle et en sortant par l’autre, ou des effluves qui, en partant de l’Equateur, se portoient vers les pôles par des mouvemens opposés, nous trouvons, en général, deux opinions différentes sur la cause du magnétisme naturel. Les uns ont eu recours à l’action des mines d’aimant, que l’on suppose être très-abondantes vers les pôles. La disposition irrégulière des masses dont ces mines sont formées, occasionne les diversités que l’on observe, pour un instant, dans les déclinaisons et les inclinaisons des