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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

Ce n’est que dans le siècle dernier que l’on a commencé à l’étudier, d’après les règles d’une saine physique, et personne ne s’est plus attaché que Mairan à en déterminer les diverses circonstances, dont voici les principales[1]. Ce phénomène se montre presque toujours du côté du Nord, en tirant un peu vers l’Ouest. Il commence ordinairement trois ou quatre heures après le coucher du soleil. Il s’annonce par une espèce de brouillard qui présente à peu près la figure d’un segment de cercle dont l’horizon forme la corde. La partie visible de sa circonférence paroît bientôt bordée d’une lumière blanchâtre, d’où résulte un arc lumineux, ou plusieurs arcs concentriques, dont la distinction est marquée par des bordures composées de la matière obscure du segment. Des jets et des rayons de lumière diversement colorés s’élancent ensuite de l’arc ou plutôt du segment nébuleux, où il se fait presque toujours quelque brèche éclairée, qui semble leur donner une issue. Quand le phénomène augmente et qu’il doit occuper une grande étendue, son progrès se manifeste par un mouvement général et une espèce de trouble dans toute la masse. Des brèches nombreuses se forment et disparoissent à l’instant dans l’arc et dans le segment obscur ; des vibrations de lumière et des éclairs viennent frapper, comme par secousses, toutes les parties de la matière du phénomène, qui occupent l’hémisphère visible du ciel. Enfin, lorsque cette matière parvient à sa plus grande extension, il se forme au zénith une couronne enflammée, qui est comme le point

  1. Traité Physique et Historique de l’Aurore boréale, p. 115 et suiv.