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DE PHYSIQUE.

position relativement à l’arc qu’ils rencontrent, qu’après trois réflexions ceux d’une couleur déterminée qui rentreront dans l’air étant dans le cas des rayons efficaces (697), se dirigent vers l’œil ; et ainsi, il se formera un troisième arc-en-ciel plus élevé que le second ; mais les couleurs, dans ce cas, sont tellement affoiblies par les pertes qu’elles ont faites à chacune des trois réflexions, qu’il est rare que l’on puisse distinguer ce troisième arc, à moins que le ciel ne soit très-sombre dans la partie située en face du spectateur, et que le soleil n’éclaire fortement la partie opposée[1]. On conçoit de même la possibilité qu’il se forme un quatrième arc-en-ciel, par des rayons qui subiront quatre réflexions et deux réfractions, et ainsi de suite ; mais tous ces arcs ne peuvent être aperçus qu’à travers la théorie.

On remarque aussi quelquefois au-dessous du premier arc-en-ciel, d’autres arcs qui présentent rarement l’ensemble des couleurs propres à ce phénomène ; le plus communément, il n’y en a qu’une ou deux qui soient visibles. Pemberton attribue ces arcs secondaires à des rayons qui se dispersent, en s’écartant néanmoins assez peu de ceux qui produisent l’arc-en-ciel ordinaire, pour que l’œil se trouve sur leur direction. Parmi les couleurs qui proviennent de ces rayons, les unes se perdent dans la partie violette du premier arc, et les autres sont vues distinctement dans l’espace situé au-dessous[2].

  1. Musschenbroek ; Essai de Phys., t. II, p. 793.
  2. Pemberton ; Élémens de Philos. Newtonn., Traduct. franç. ; Amsterdam, 1795, p. 488 et suiv.