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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

de chambres, qui communiquent ensemble au moyen de la prunelle, et qui sont remplies d’une eau limpide, appelée l’humeur aqueuse. Entre le cristallin et le fond de l’œil, est un autre espace beaucoup plus grand, occupé par une sorte de gelée transparente, qui est l’humeur vitrée. Le cristallin est comme enchatoné dans la partie antérieure de cette gelée, dont la puissance réfractive est moindre que la sienne.

Ce qu’on appelle le blanc de l’œil est produit par une tunique particulière, qu’on nomme albuginée, et qui adhère fortement à la cornée ; elle est recouverte par une autre membrane, très-mince, lâche et flexible, appelée conjonctive, qui se replie au bord de l’orbite et forme la surface interne des paupières. Celle-ci est percée d’une multitude de petits trous, par lesquels passe le fluide qui vient de la glande lacrymale.

L’œil a été pourvu de différens muscles destinés à l’avancer ou à le retirer en arrière, à en élargir ou à en resserrer l’ouverture, et à lui procurer une multitude de positions variées, pour le mettre à portée d’apercevoir distinctement les objets situés à différentes distances.

De la manière dont s’opère la Vision.

754. De tous les points d’un objet qui se présente à l’œil, il part des rayons qui divergent dans tous les sens, mais parmi lesquels ceux qui sont dirigés de manière à pouvoir entrer dans la petite ouverture de la prunelle, forment des espèces de pinceaux déliés, en sorte que ceux qui composent un même pinceau approchent du parallélisme. Supposons que l’objet étant d’une forme