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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’impression du mouvement qu’avoit le rayon dans la direction am ; d’où il suit que si l’on termine le parallélogramme mnda, les deux impressions se composeront de manière que l’œil sera dans le même cas que si le rayon de lumière étoit venu le frapper dans la direction de la diagonale dm. Concluons de là que l’œil verra le point radieux a sur cette même direction.

Il résulte de ce qui vient d’être dit, que si la vîtesse de nos mouvemens ordinaires avoit, avec celle de la lumière, un rapport appréciable, nous ne pourrions aller et venir sans rapporter les objets environnans hors de leurs véritables positions. Mais comme, dans ce cas, la vîtesse de la lumière est censée infinie relativement à la nôtre, l’angle amd étant infiniment petit, la diagonale md coïncide avec la direction réelle am de la lumière, et il n’en résulte aucun déplacement apparent de la part des objets.

Il en est tout autrement du mouvement rapide par lequel la terre nous entraîne en parcourant son orbite annuelle, lorsque ce mouvement se combine avec celui de la lumière qui nous vient des étoiles. L’effet du double mouvement dont il s’agit est de nous faire voir les astres où ils ne sont pas, et de produire ces apparences si heureusement expliquées par Bradley.

782. Soit a (fig. 119) le lieu vrai d’une étoile fixe que nous supposons toujours située au pôle de l’écliptique ; soit tnzm la circonférence de ce cercle, et n le lieu du spectateur. Tandis que l’œil de celui-ci est frappé par un rayon an parti de l’étoile, il le frappe lui-même, de manière qu’à l’égard du spectateur l’impression se transforme en celle qu’il recevroit, si son