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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

540. Nous avons déjà vu qu’il en est du magnétisme comme il en seroit de l’électricité, s’il n’existoit dans la nature que des corps parfaitement idio-électriques. Chaque aimant n’a jamais que sa quantité naturelle de fluide, qui est constante, en sorte qu’il ne peut ni recevoir d’ailleurs une quantité additionnelle de fluide, ni céder de celui qu’il possède par sa nature, et que le passage à l’état de magnétisme dépend uniquement du dégagement des deux fluides qui composent le fluide naturel et de leur transport vers les parties opposées du fer.

541. Plus ce métal est dur, et plus les deux fluides éprouvent de difficulté à se mouvoir dans ses pores ; et en général cette difficulté est toujours considérable et supérieure de beaucoup à la résistance que les corps mêmes le plus parfaitement idio-électriques opposent au mouvement interne des fluides dégagés de leur fluide naturel. Coulomb a donné à cette force le nom de force coercitive, comme à celle qui agit dans les corps idio-électriques (400).

542. La propriété qu’ont les aiguilles magnétiques de tourner une de leurs extrémités vers le Nord et l’autre vers le Midi, dépend de ce que le globe terrestre, comme nous l’avons dit (538), fait à l’égard de ces aiguilles la fonction d’un véritable aimant. Dans le développement des effets que produisent les corps magnétiques que nous soumettons à l’expérience, il est souvent nécessaire d’avoir égard à cette action du globe sur les aiguilles aimantées. Mais comme la science est encore trop peu avancée relativement à cet objet, pour permettre de déterminer directement et avec toute la précision convenable, à l’aide de la théorie, l’influence de cette même

action,