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DE PHYSIQUE.

action, on y a supléé par des résultats d’observation, que l’on prend pour principes, au défaut de ceux que nous fourniroit une connoissance plus approfondie de la cause du magnétisme naturel. Parmi ces résultats, il en est deux qui sont surtout remarquables, et dont nous allons donner une idée.

543. Lorsqu’une aiguille aimantée est suspendue librement à un fil, son pôle austral est tiré vers le Nord, tandis que son pôle boréal est tiré en sens contraire vers le Midi ; et il est évident que dans le cas où les deux forces qui agissent sur cette aiguille varieroient par leur intensité, leur résultante étant toujours sur une seule ligne droite, l’aiguille resteroit constamment sur cette même ligne. Mais de plus, l’observation prouve que les deux actions qui tirent l’aiguille dans deux sens opposés sont sensiblement égales, quel que soit le point de la terre où se trouve l’aiguille. C’est la conséquence nécessaire d’une expérience de Bouguer qui, ayant suspendu à un fil, par le milieu, une aiguille non aimantée, auquel cas la direction du fil étoit verticale, puis ayant aimanté l’aiguille, observa que le fil conservoit son aplomb. Coulomb a tiré la même induction, de ce que le poids d’une aiguille aimantée restoit le même qu’avant l’opération qui avoit produit le magnétisme. On voit effectivement que si l’une des deux actions l’emportoit sur l’autre, son excès pourroit être considéré comme une force particulière dont la direction faisant un angle avec celle de la pesanteur, détermineroit un mouvement composé, en sorte que l’aiguille n’exerceroit pas sur la balance la même pression que quand elle n’étoit pas encore aimantée.

Tome ii.
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