praticien lui témoigna beaucoup d’amitié, mais il lui dit que la profession d’avocat était interdite aux protestants[1], et que, par conséquent, il perdrait à étudier cette profession un temps précieux qu’il pourrait beaucoup mieux employer. Le jeune homme, étonné, et surtout très affligé de voir ses projets détruits, répondit que s’il ne pouvait pas être avocat, il voudrait du moins être procureur ou notaire, et qu’il espérait de pouvoir entrer chez lui pour y faire son apprentissage. Le praticien lui dit que cela ne se pouvait pas non plus ; qu’il y avait quatre ou cinq déclarations du roi qui interdisaient tous les procureurs protestants[2] ; que, d’ailleurs, il ne pourrait pas même le prendre pour clerc, vu qu’il y avait une autre déclaration du roi[3] qui défendait à tous les gens du palais de prendre aucun clerc protestant, sous peine de mille livres d’amende. « Mon ami, » lui dit-il enfin, « renoncez à entrer dans le palais et à revêtir la robe noire ; les lois ne vous permettent pas même d’être huissier, sergent, archer,
- ↑ Déclaration du roi, du 11 juillet 1685, « portant qu’il ne sera plus reçu d’avocats de la R. P. R. » Arrêt du Conseil du 5 novembre 1685, « portant défenses aux avocats de la R. P. R. d’exercer leurs fonctions. » — Déclaration du roi, du 17 novembre 1685, « pour interdire les fonctions d’avocats à ceux de la R. P. R. »
- ↑ Du 15 juin 1682, « pour exclure ceux de la R. P. R. d’exercer les offices de notaires, procureurs, huissiers et sergents. »
- ↑ Du 10 juillet 1685 : « portant défense aux juges, avocats et autres, d’avoir des clercs de la R. P. R. »