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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/53

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le vieux cévenol.

pour recevoir les sacrements[1]. La grande piété du Rév. Père le porte à pourvoir, avec une sagesse profonde, au salut des fidèles ; car il ne songe point à agrandir sa Société, ni à étendre l’autorité de Rome ; ce n’a jamais été le but des Jésuites ; ses vues ne se portent point vers la terre, mais vers le ciel, où il veut vous pousser malgré vous. Quant à moi, j’approuve de tout mon cœur cette déclaration du roi ; avant qu’elle parût, je mourais de faim ; il y avait ici trois vieux radoteurs qui faisaient tout : ils sont passés en Angleterre ou en Hollande ; me voici seul, et il faut bien qu’on vienne à moi. » Ambroise admirait comment les lois, qui ne sont réellement bonnes qu’autant qu’elles font le bonheur général, ne le paraissent cependant à chacun de nous qu’à proportion de ce qu’elles favorisent notre intérêt particulier, et il admirait encore davantage qu’il fallût être catholique pour avoir la permission de guérir. « Si j’étais malade, » disait-il, « je ne demanderais pas de quelle religion est mon médecin ; je demanderais seulement s’il est habile ; mais le père La Chaise a ses raisons pour penser autrement. »

Tout en réfléchissant là-dessus, Ambroise sortit de chez le docteur, et, comme sa tête était remplie de plusieurs belles choses qu’il lui avait dites sur l’excellence de la médecine, il lui prit envie

  1. Ce sont les motifs de l’édit du roi.