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Page:Rabaut - Le vieux Cévenol, 1886.djvu/73

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le vieux cévenol.

L’oncle d’Ambroise, excédé de fatigue, promit de signer, signa d’une main tremblante, et s’évanouit.

Depuis ce jour le nouveau converti ne fut plus inquiété, parce qu’une signature si volontaire prouvait démonstrativement qu’il était bon catholique ; mais il eut un regret si vif de ce qu’il appelait sa chute, qu’il la pleura pendant tout le reste de ses jours. Le doux Upokritès, que son emploi autorisait à se mêler des affaires de toutes les familles, était saintement aigri de la conduite de cet homme, et surtout de ne point trouver d’occasion pour l’en punir. Il avait déjà plusieurs griefs contre lui. C’était un usage assez général, dans ces heureux temps, que le curé, avec l’Upokritès du lieu, allassent visiter, le vendredi et le samedi, les maisons suspectes, pour voir si l’on n’y mangeait pas de la viande ; et quelquefois l’oncle d’Ambroise avait été trouvé en faute. Il est vrai que, sa santé étant délicate, il se munissait toujours d’un certificat du médecin ; et l’on ne pouvait point lui faire payer d’amende. Par un autre usage extrêmement doux et digne des beaux jours dans lesquels vivait notre Cévenol, on visitait exactement les maisons des nouveaux convertis pour leur ôter leurs livres de dévotion[1]. Cette cérémonie se faisait avec une

  1. Les ecclésiastiques mettaient tout en œuvre pour découvrir et enlever leurs livres de piété, dans la vue apparemment