Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

considerant ceste complexion divine pour le resiouir au matin faisoyent davant luy donner des verres avecques un cousteau, ou des flaccons avecques leur toupon, ou des pinthes avecques leur couvercle. Auquel son il s’esguayoit, il tressailoit, & luy mesmes se bressoit en dodelinant de la teste, monichordisant des doigtz, & baritonant du cul.


Comment on vestit Gargantua. xxxxx Chapitre vii

Vignette 8
Vignette 8

Uy estant en cest aage, son père ordonna qu’on luy feist des habillemens à sa livrée : laquelle estoit de blanc et bleu. De faict on y besoigna et furent faictz, taillez et cousuz à la mode qui pour lors couroyt. Par les anciennes pantarches, qui sont en la chambre des comptes à Montsoreau, ie trouve qu’il feut vestu en la faczon que s’ensuyt.

Pour sa chemise, furent leveez neuf cens aulnes de toille de Chasteleraud, et deux cens pour les coussons en sorte de carreaux, lesquelz on mist soubz les esselles. Et n’estoit point froncée, car la fronseure des chemises n’a poinct esté inventée, si non depuis que les lingières, lors que la poincte de leur agueille estoit rompue, ont commencé à besoigner du cul.

Pour son pourpoint feurent leveez huyt cens treize aulnes de satin blanc, et