Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/44

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levriers, vous voy là roy des Perdrys et Lievres pour tout cest hyver. Par saint Iean (dirent ilz) nous en sommes bien, à ceste heure avons nous le moine. Devinez ycy duquel des deux ilz avoyent plus matière, ou de soy cacher pour leur honte : ou de ryre, pour le passetemps ? Eulx en ce pas descendens tous confus, il demanda. Voulez vous une aubelière ? Qu’est ce ? disent ilz. Ce sont (respondit il) cinq estroncz pour vous faire une muselière. Pour ce iour d’huy (dist le maistre d’hostel) si nous sommes roustiz, ia au feu ne bruslerons, car nous sommes lardez à poinct, en mon advis. O petit mignon, tu nous a baillé foin en corne : ie te voirray quelque iour pape. Ie l’entends (dist il) ainsi. Mais lors vous serez papillon : & ce gentil papeguay, sera un papelard tout faict. Voyre, voyre, dist le fourrier. Mais (dist Gargantua) divinez combien y a de poincts d’agueille en la chemise de ma mère ? Seize, dist le fourrier. Vous (dist Gargantua) ne dictez pas l’evangile. Car il y en a sens davant & sens darrière : & les comptastez trop mal. Quant ? dist le fourrier. Alors (dist Gargantua) qu’on feist de vostre nez une dille, pour tirer un muy de merde : et de vostre guorge un entonnouoir, pour la mettre en aultre vaisseau : car les fondz estoient esventez. Cor dieu (dist le mais-