Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/94

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zons, iards, oyes, porcs, truyes, guorretz, abastans les noix, vendengeans les vignes, emportans les ceps, croullans tous les fruicts des arbres. C’estoit un desordre incomparable de ce qu’ilz faisoient. Et ne trouvèrent personne quelconques leur resistast, mais un chascun se mettoit à leur mercy, les suppliant estre traictez plus humainement, en consideration de ce qu’ilz avoient de tous temps estez bons & aimables voisins, & que iamais envers eulx ne commirent excès ne oultraige, pour ainsi soubdainement estre par iceulx mal vexez, & que dieu les en puniroit de brief. Es quelles remonstrances, rien plus ne respondoient, si non qu’ilz leurs vouloient aprendre à manger de la fouace.


Comment un moyne de Seuillé saulva le le cloz de l’abbaye du sac des ennemys. xxxxx Chap. xxv

Vignette 94
Vignette 94

Ant feirent et tracassèrent en pillant & larronnant, qu’ilz arrivèrent à Seuillé : et detroussèrent hommes & femmes, et prindrent ce qu’ilz peurent : rien ne leurs feut ny trop chaud ny trop pesant. Combien que la perte y feust par la plus grande part des maisons, ilz entroient par tout,