Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La contion que feist Gargantua es vaincus.

Chapitre L.



«Nos peres, ayeulx et ancestres de toute memoyre ont esté de ce sens et ceste nature que des batailles par eulx consommées ont, pour signe memorial des triumphes et victoires, plus voluntiers erigé trophées et monumens es cueurs des vaincuz par grace que, es terres par eulx conquestées, par architecture : car plus estimoient la vive souvenance des humains acquise par liberalité que la mute inscription des arcs, colomnes et pyramides, subjecte es calamitez de l’air et envie d’un chascun.

«  Souvenir assez vous peut de la mansuetude dont ilz userent envers les Bretons à la journée de Sainct Aubin du Cormier et à la demolition de Parthenay. Vous avez entendu et, entendent, admirez le bon traictement qu’il feirent es barbares de Spagnola, qui avoient pillé, depopulé et saccaigé les fins maritimes de Olone et Thalmondoys.

«  Tout ce ciel a esté remply des louanges et gratulations que vous mesmes et vos peres feistes lorsque Alpharbal, roy de Canarre, non assovy de ses fortunes, envahyt furieusement le pays de Onys, exercent