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COMMENTAIRE.

sût parler librement^, et que c’était de la part du roi F^nçois agir bellemeut* que d’avoir dans ses conseils les Du Bellay, plus illustres par leur gloire, plus graves par leur autorité, plus polis par leur érudition que per- sonne en France. Beaucoup avant que nous tussions à Rome, je m’étais formé en esprit et en pensée une idée des choses dont le désir m’avait attiré là. D’abord, j’avais résolu de visiter les hommes doctes qui seraient en réputation dans les lieux où nous pas- serions, de conférer avec eux tamilicrement et de les entendre touchant quelques problèmes embarrassants qui depuis longtemps me laissaient dans l’incertitude. Ensuite (ce qui appartient à mon art), je voulais voir les plantes, les animaux et certains médicaments, qui, disait-on, manquaient en France et se trouvaient là en abondance. Enfin, je me promettais de décrire l’as- pect de la ville à l’aide de la plume et du crayon, afin qu’il n’y eût rien que je ne pusse, à mon retour, tirer de mes livres et montrer aux gens de ma ville ^. .T’avais apporté avec moi un amas de notes sur ce sujet tiré de divers auteurs grecs et latins. Le pre- mier p’nïnt ne me réussit pas ma ! , quoique nullement suivant mes vœux. Quant aux plantes et aux animaux, l’Italie n’en possède aucun que je n’aie vu et connu auparavant. J’ai vu un platane, un seul, à la grotte de Diane Aricine. Pour le dernier point, je l’ai accompli avec une telle diligence que personne, je crois, ne connaît mieux sa propre maison que moi Rome et toutes les ruelles de Rome. Vous employiez aussi volontiers ce que cette célèbre et épineuse ambassade vous lais- sait de loisir à parcourir les monuments de la ville. Ce ne fut pas assez pour vous de voir ceux qui étaient

1. 11 \ a là un jeu de mots intraduisible entre Parisienscm, parisien, et IIa^pr,(Tta ? 2iv, parler librement.

2. Encore un jeu de mots ^nWz perbelh : et Bellaios.

3. Il dit M mon municipe, » c’est-à-dire Lyon, qui était alors « le sièpe de.tes études », ainsi qu’on le voit plus bas.