Page:Racan Tome I.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xiij
Préface.


et qu’il eut voulu y raconter la vie de Malherbe, cette œuvre biographique, telle que l’offre le manuscrit, auroit pu être donnée tout simplement comme la sixième lettre, sans qu’on y remarquât aucune différence de ton, de forme de style, avec les cinq autres recueillies par Conrart. Il est împossible de méconnoître, entre ces divers morceaux, une complète identité d’auteur.

C’est là, sans doute, une conjecture quî a sa force, mais ce n’est, au fond, qu’une conjecture ; Tallemant des Réaux nous apporte un témoignage des plus concluants, et par les faits.

Son chapitre sur Malherbe est, comme tous les autres, composé d’anecdotes qu’il a recueillies à ses sources habituelles, c’est-à-dire dans le monde, parmi ses relations particulières, partout, excepté, assure-t-il, dans ce qui avoit déjà été imprimé 1 [1] ; du reste, il dit comme Ménage : « Racan, de qui j’ai eu la plus grande part de ces Mémoires » ; et, en effet, dès le début il procède exactement de-la même manière, c’est-à-dire avec la mêmes forme du récit, ajoutant parfois ce qu’il peu voit avoir pris ailleurs, mais supprimant peu de ce qu’il tenoit de l’ami de Malherbe, et le reproduisant habituellement de la façon que nous allons dire.

Le travail de Racan remplit au moins les deux tiers du chapitre de Tallemant des Réaux, et un

  1. 1. Cette assertion de Tallemant des Réaux qu’il ne se sert point de ce qu’on trouve dans les histoires et les mémoires imprimés, rapprochée de l’époque où il commença d’écrire ses Historiettes (1657), sembleroit trancher la question en faveur de ceux qui nient l’existence de l’édition de 1651.