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xiv
Préface.


lecteur attentif pourroit, au premier abord, prendre l’un pour l’autre ; mais ce n’est pas de ce rapport dans l’ensemble (qui existe avec toutes les éditions de ces Mémoires) que nous voulons nous prévaloir ici ; c’est d’un rapport spécial, et bien autrement, significatif pour notre objet. Tous les faits un peu saillants de ce chapitre qui ont été pris de Racan offrent une telle conformité avec le texte du manuscrit de la Bibliothèque, qu’il est permis de croire que c’est un manuscrit semblable en tout à celui-ci qui a servi de principale base à Tallemant des Réaux. Toutes les fois que, sur un point ou sur un autre, il existe quelque différence entre le manuscrit et les éditions ordinaires, c’est toujours notre manuscrit qui a été suivi par Tallemant. Nous ne voulons pas fatiguer nos lecteurs d’une suite de comparaisons fastidieuses (nous y reviendrons d’ailleurs dans les notes), mais nous citerons un seul fait, un fait de simple rédaction, d’abord parce qu’il est assez caractéristique en lui-même, et ensuite parce qu’il montre tout le cas que Tallemant des Réaux faisoit du génie de Racan : c’est une satisfaction d’éditeur.

Le manuscrit dit dans une occasion : « Ce fut où Racan….. qui commençoit à rimailler de méchants vers, eut la connaissance de M. de Malherbe, etc. » Ainsi devoit s’exprimer, par une modestie de bon goût, le biographe parlant de lui dans ses rapports avec son ancien maître. Saint-Ussans s’est bien gardé de reproduire ce mot rimailler qui pourtant rêvé doit, pour sa part, l’auteur lui-même. Il a dit niaisement, et tous ont répété après lui : « Et qui com--