lecteur attentif pourroit, au premier abord,
prendre l’un pour l’autre ; mais ce n’est pas de
ce rapport dans l’ensemble (qui existe avec toutes
les éditions de ces Mémoires) que nous voulons
nous prévaloir ici ; c’est d’un rapport spécial,
et bien autrement, significatif pour notre
objet. Tous les faits un peu saillants de ce chapitre
qui ont été pris de Racan offrent une telle
conformité avec le texte du manuscrit de la Bibliothèque,
qu’il est permis de croire que c’est
un manuscrit semblable en tout à celui-ci qui a
servi de principale base à Tallemant des Réaux.
Toutes les fois que, sur un point ou sur un autre,
il existe quelque différence entre le manuscrit
et les éditions ordinaires, c’est toujours notre
manuscrit qui a été suivi par Tallemant. Nous
ne voulons pas fatiguer nos lecteurs d’une suite
de comparaisons fastidieuses (nous y reviendrons
d’ailleurs dans les notes), mais nous citerons un
seul fait, un fait de simple rédaction, d’abord
parce qu’il est assez caractéristique en lui-même,
et ensuite parce qu’il montre tout le cas que Tallemant
des Réaux faisoit du génie de Racan :
c’est une satisfaction d’éditeur.
Le manuscrit dit dans une occasion : « Ce fut où Racan….. qui commençoit à rimailler de méchants vers, eut la connaissance de M. de Malherbe, etc. » Ainsi devoit s’exprimer, par une modestie de bon goût, le biographe parlant de lui dans ses rapports avec son ancien maître. Saint-Ussans s’est bien gardé de reproduire ce mot rimailler qui pourtant rêvé doit, pour sa part, l’auteur lui-même. Il a dit niaisement, et tous ont répété après lui : « Et qui com--