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Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/196

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maison de campagne… se balançait entre des lilas.

J’essayai de me raisonner.

On ne fonde pas tout un avenir sur la première venue.

Oui, mais c’est toujours la première venue qu’on aime quand on a besoin d’aimer.

Et puis se marier dans un an… valait mieux se marier aujourd’hui. J’avais ma paye dans mon gousset, le droit, le devoir même de faire la noce.

Eh bien, non, je ne ferai pas la noce. Quelque chose serre mon cœur et mon ventre. Je pleure, je n’en peux plus de pleurer.

— Il y a une chance, dans quinze jours, de la revoir, on s’expliquera, et nous nous accorderons pour de bon. Je vais me promener seul sur le bord de la mer, une autre fois nous serons deux… elle est si jeune !

J’en arrivai à l’excuser. Une tristesse infinie me montait à la gorge, comme toute une marée de larmes depuis très longtemps contenue.